niponica

2020 NO.29

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Les liens qui relient le coeur du Japon

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La beauté des noeuds, portée par des techniques uniques

Noeuds décoratifs

Nouée avec habileté, une simple cordelette peut devenir une clé, ou encore une jolie fleur. Mais aussi élaboré qu’il puisse être,
le noeud redeviendra une simple cordelette une fois défait. Au fil des siècles, les noeuds décoratifs ont connu une superbe évolution grâce aux techniques raffinées mises en oeuvre par les doigts habiles des Japonais.
La capacité à réaliser des noeuds décoratifs originaux était considérée comme un talent de choix pour les jeunes femmes de la noblesse au 12e siècle, et c’était un art important parmi ceux qu’elles étudiaient. A cette époque, les hana-musubi, ou « noeuds en forme de fleurs », étaient à la mode.

Mais l’histoire des beaux hana-musubi connaîtra une évolution spectaculaire à l’ère Sengoku (époque des provinces en guerre), entre la fin du 15e siècle et la fin du 16e. Les seigneurs guerriers appréciaient la cérémonie du thé, mais ils craignaient que le thé puisse être empoisonné. Pour éviter cela, les maîtres de thé qui servaient ces seigneurs prirent l’habitude de nouer la cordelette du sachet contenant le thé d’une manière complexe que lui seul connaissait. Même si quelqu’un réussissait à défaire le noeud, il lui serait impossible de le refaire de manière identique, montrant de façon évidente que le sachet avait été ouvert. Ces noeuds magiques ne laissant pas de trace ont été appelés fūji-musubi, ou « noeuds sceaux » - une simple cordelette y jouait brillamment le rôle de clé.

Durant l’époque Edo (1603-1868), les techniques de création de splendides hana-musubi se sont améliorées et ont été appliquées aux sacs destinés à contenir du thé ou des accessoires.

Le fūji-musubi servait de clé tout en ayant la forme d’un joli noeud décoratif.

Sekiné Miyuki est à la fois une chercheuse en musubi (noeuds) et une artiste qui représente les saisons et les fêtes du Japon avec différents types de musubi. Son activité créatrice inclut la reproduction de musubi d’anciens rituels et cérémonies sur la base de documents historiques ou autres.

Les kusudama comportent cinq brins de couleur que l’on laisse pendre sur un sac contenant de l’encens et des herbes médicinales. Le kusudama de la photo utilise des cordelettes tressées kumihimo.

Toutes les oeuvres de la page 16 sont de Sekiné Miyuki.