Studio Ghibli : Le studio d’animation japonais aimé dans le monde entier
(© 1988 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli)
En 2024, un studio d’animation japonais a surpassé ses puissants rivaux étrangers pour remporter l’Oscar du meilleur film d’animation avec Le Garçon et le Héron. Vous connaissez peut-être déjà le studio en question, le Studio Ghibli, ou le réalisateur du film, Hayao Miyazaki. Parmi les œuvres précédentes du studio, citons Mon Voisin Totoro de 1988, Princesse Mononoké de 1997, et leur précédent lauréat d’un Oscar, Le Voyage de Chihiro de 2001. Avec une histoire riche en films à succès, le studio a conquis des fans passionnés de tous âges, et ses films ont été cités comme source d’inspiration par certains des plus grands réalisateurs du monde. Examinons ce qui rend ce studio si unique et pourquoi il est tant aimé par les fans au Japon et dans le monde entier.
Le Garçon et le Héron, réalisé par Hayao Miyazaki et sorti en 2023, est une aventure fantastique sur un garçon qui suit un héron dans un monde magique, sur fond de Seconde Guerre mondiale. (© 2023 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli)
Le charme unique des films Ghibli
Ce qui distingue les films Ghibli, ce sont les mondes fantastiques riches dans lesquels ils se déroulent. Dans les films Ghibli, les forêts regorgent d’esprits, les châteaux volent dans le ciel, et les enfants se retrouvent face à face avec des créatures surnaturelles, amicales ou terrifiantes. De nombreux films Ghibli dépeignent des mondes inspirés par l’ancienne mythologie japonaise. D’autres se déroulent dans des villes pittoresques et charmantes qui combinent des aspects des cultures japonaise et européenne. Tous ces mondes sont dépeints avec un tel amour du détail qu’ils transportent le spectateur et lui font croire que ces lieux pourraient vraiment exister.
Gauche : Mon Voisin Totoro, 1988. Dans les films Ghibli, les enfants font face à des bêtes d’un autre monde, à la fois terrifiantes et amicales. (© 1988 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli)
Centre : Le Voyage de Chihiro de 2001 se déroule dans une maison de bain pour créatures mythiques et esprits. Il s’inspire largement de la mythologie japonaise et des croyances shinto. (© 2001 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDTM)
Droite : Kiki la petite sorcière de 1989 se déroule dans la ville fictive de Koriko, qui s’inspire de diverses cultures européennes. (© 1989 Eiko Kadono/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, N)
Haut : Mon Voisin Totoro, 1988. Dans les films Ghibli, les enfants font face à des bêtes d’un autre monde, à la fois terrifiantes et amicales. (© 1988 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli)
Centre : Le Voyage de Chihiro de 2001 se déroule dans une maison de bain pour créatures mythiques et esprits. Il s’inspire largement de la mythologie japonaise et des croyances shinto. (© 2001 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDTM)
Bas : Kiki la petite sorcière de 1989 se déroule dans la ville fictive de Koriko, qui s’inspire de diverses cultures européennes. (© 1989 Eiko Kadono/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, N)
Les scènes de nature sont courantes chez Ghibli, des forêts luxuriantes aux prairies balayées par le vent en passant par les profondeurs mystérieuses des océans. Plutôt que de rester en retrait par rapport à l’action des personnages principaux, ces cadres naturels sont mis en avant alors qu’ils regorgent de vie grâce à des détails animés d’une richesse saisissante. Cela n’est pas seulement un régal visuel pour le public, mais c’est aussi thématiquement pertinent. De nombreux films Ghibli contiennent des messages environnementaux, soulignant l’importance de vivre en harmonie avec la nature. En dépeignant le monde naturel dans toute sa beauté, les films Ghibli rappellent aux spectateurs l’importance de le protéger.
Gauche : Arrietty, le petit monde des chapardeurs de 2010 suit une famille de petites personnes qui vivent sous les planchers. De nombreux films Ghibli mettent en scène des cadres naturels riches qui regorgent de vie. (© 2010 Mary Norton/Keiko Niwa/Studio Ghibli, NDHDMTW)
Centre : Dans Princesse Mononoké de 1997, une ville minière part en guerre contre les esprits de la forêt, tandis que le protagoniste, Ashitaka, lutte pour les arrêter. C’est un exemple parfait d’un thème récurrent dans de nombreux films Ghibli : l’importance de vivre en harmonie avec la nature. (© 1997 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, ND)
Droite : Le Conte de la princesse Kaguya de 2013 parle d’une princesse qui aspire à retourner à la nature. Avec leurs représentations luxuriantes de cadres naturels, les films Ghibli donnent également envie de nature au public. (© 2013 Isao Takahata, Riko Sakaguchi/Studio Ghibli, NDHDMTK)
Haut : Arrietty, le petit monde des chapardeurs de 2010 suit une famille de petites personnes qui vivent sous les planchers. De nombreux films Ghibli mettent en scène des cadres naturels riches qui regorgent de vie. (© 2010 Mary Norton/Keiko Niwa/Studio Ghibli, NDHDMTW)
Centre : Dans Princesse Mononoké de 1997, une ville minière part en guerre contre les esprits de la forêt, tandis que le protagoniste, Ashitaka, lutte pour les arrêter. C’est un exemple parfait d’un thème récurrent dans de nombreux films Ghibli : l’importance de vivre en harmonie avec la nature. (© 1997 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, ND)
Bas : Le Conte de la princesse Kaguya de 2013 parle d’une princesse qui aspire à retourner à la nature. Avec leurs représentations luxuriantes de cadres naturels, les films Ghibli donnent également envie de nature au public. (© 2013 Isao Takahata, Riko Sakaguchi/Studio Ghibli, NDHDMTK)
Un autre pilier des films Ghibli est leurs protagonistes féminines fortes. Depuis les débuts du studio avec Nausicaä de la vallée du vent et sa princesse éponyme Nausicaä, les femmes de Ghibli ont pris le devant de la scène et se sont montrées féroces, aventureuses et déterminées. Qu’elles soient princesses, guerrières ou simples collégiennes, les nombreuses protagonistes féminines de Ghibli luttent contre toute attente pour défendre leurs valeurs.
Gauche : Nausicaä de la vallée du vent de 1984, le film qui a lancé Studio Ghibli. Des protagonistes féminines fortes comme la princesse éponyme Nausicaä sont au premier plan des films Ghibli depuis le tout début. (© 1984 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, H)
Droite : Si tu tends l’oreille de 1995 raconte l’histoire de Shizuku, une collégienne qui rêve de devenir écrivaine. Les filles et femmes Ghibli suivent leur cœur contre vents et marées. (© 1995 Aoi Hiiragi, Shueisha/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NH)
Haut : Nausicaä de la vallée du vent de 1984, le film qui a lancé Studio Ghibli. Des protagonistes féminines fortes comme la princesse éponyme Nausicaä sont au premier plan des films Ghibli depuis le tout début. (© 1984 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, H)
Bas : Si tu tends l’oreille de 1995 raconte l’histoire de Shizuku, une collégienne qui rêve de devenir écrivaine. Les filles et femmes Ghibli suivent leur cœur contre vents et marées. (© 1995 Aoi Hiiragi, Shueisha/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NH)
Un autre aspect unique des films Ghibli est la beauté qu’ils capturent dans les moments calmes et quotidiens, comme prendre un train ou partager un repas avec des êtres chers. De nombreux réalisateurs louent les films Ghibli pour la façon dont ils intercalent magistralement l’action palpitante avec des moments de paix tranquille. Ces moments, appelés « ma » ou « espace négatif », donnent aux spectateurs l’occasion de prendre le temps de se laisser aller à leurs émotions, et ils rendent les moments d’action d’autant plus dramatiques.
Gauche : Dans cette scène du Voyage de Chihiro, le personnage principal, Chihiro, doit prendre un train pour aller voir une vieille femme mystérieuse. N’ayant rien à faire, Chihiro s’assoit tranquillement alors qu’elle (et le public) réfléchit à toute l’action et au tumulte qui ont précédé. C’est un exemple de ma, un moment d’espace négatif dans l’histoire. (© 2001 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDTM)
Droite : La Colline aux coquelicots de 2011. Des scènes de personnes partageant des repas sont une autre marque de fabrique des films Ghibli. De nombreux fans sur les réseaux sociaux commentent à quel point la nourriture de Ghibli semble toujours délicieuse et combien ils aimeraient pouvoir y goûter. (© 2011 Chizuru Takahashi, Tetsuro Sayama/Keiko Niwa/Studio Ghibli, NDHDMT)
Haut : Dans cette scène du Voyage de Chihiro, le personnage principal, Chihiro, doit prendre un train pour aller voir une vieille femme mystérieuse. N’ayant rien à faire, Chihiro s’assoit tranquillement alors qu’elle (et le public) réfléchit à toute l’action et au tumulte qui ont précédé. C’est un exemple de ma, un moment d’espace négatif dans l’histoire. (© 2001 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDTM)
Bas : La Colline aux coquelicots de 2011. Des scènes de personnes partageant des repas sont une autre marque de fabrique des films Ghibli. De nombreux fans sur les réseaux sociaux commentent à quel point la nourriture de Ghibli semble toujours délicieuse et combien ils aimeraient pouvoir y goûter. (© 2011 Chizuru Takahashi, Tetsuro Sayama/Keiko Niwa/Studio Ghibli, NDHDMT)
Comment les films Ghibli sont réalisés
Au fil des ans, Studio Ghibli est devenu connu comme un pionnier de l’animation traditionnelle dessinée à la main. Ils sont restés à l’avant-garde de cette forme d’art en améliorant constamment leur métier avec chaque film qu’ils sortent, créant une animation de plus en plus détaillée et époustouflante. Jetons un coup d’œil à la façon dont les films Ghibli sont réalisés.
Bien que chaque film Ghibli soit une œuvre d’art intemporelle, une comparaison des études de personnages simples entre le premier film du studio, Nausicaä de la vallée du vent de 1984 (à gauche), et leur film le plus récent, Le Garçon et le Héron de 2023 (à droite), montre les grands progrès que le studio a réalisés dans son métier. Avec chaque film qu’ils sortent, les artistes de Ghibli se surpassent pour atteindre de nouveaux sommets artistiques.
Bien que chaque film Ghibli soit une œuvre d’art intemporelle, une comparaison des études de personnages simples entre le premier film du studio, Nausicaä de la vallée du vent de 1984 (en haut), et leur film le plus récent, Le Garçon et le Héron de 2023 (en bas), montre les grands progrès que le studio a réalisés dans son métier. Avec chaque film qu’ils sortent, les artistes de Ghibli se surpassent pour atteindre de nouveaux sommets artistiques.
Au Studio Ghibli, les films commencent généralement par la création par le réalisateur d’une série de « planches d’images » - des esquisses et des peintures libres de personnages, de décors et de moments clés. Bien que nombre de ces images n’apparaîtront pas dans le produit final, elles capturent des éléments comme les traits de personnalité uniques des personnages et l’ambiance générale et le style visuel du film. Ces images deviendront les graines à partir desquelles le film va croître, et elles seront consultées par le personnel tout au long de la production alors qu’ils donnent vie à la vision du réalisateur.
Plutôt qu’un scénario, le réalisateur crée ensuite les « storyboards » - une séquence de milliers d’images qui racontent l’histoire du film, toutes esquissées à la main au crayon. Ces images capturent en détails méticuleux comment les plans seront cadrés, comment les personnages interagiront, et les expressions subtiles sur leurs visages. À cet égard, commencer par un storyboard au lieu d’un script donne au réalisateur un contrôle créatif maximal.
L’étape suivante consiste pour les animateurs à dessiner des dizaines de milliers d’images d’animation individuelles. Il faut entre 8 et 24 images dessinées à la main pour créer une seule seconde d’animation. Le réalisateur Hayao Miyazaki, plutôt que d’adopter une approche en retrait, est profondément impliqué dans ce processus également, contribuant à des milliers d’images pour les films sur lesquels il a travaillé.
Malgré leur renommée pour leurs techniques traditionnelles, les artistes du studio utilisent également des effets d’animation numérique de pointe. Vous pourriez ne pas les remarquer, car ils se fondent souvent harmonieusement avec les personnages animés traditionnellement et les décors peints, mais les films Ghibli utilisent des effets numériques depuis le début des années 1990. Ils sont utilisés avec parcimonie pour aider à l’expression des artistes là où les techniques traditionnelles ne peuvent pas atteindre l’effet désiré, comme dans la déformation des textures et la création de plans avec un mouvement de caméra dynamique.
Gauche : Dans Princesse Mononoké de 1997, des effets numériques sont utilisés pour animer une bête maudite couverte de milliers de tentacules ondulants, quelque chose qui serait trop difficile à réaliser avec des méthodes traditionnelles. Un logiciel spécial est habilement utilisé pour créer des effets numériques qui se fondent dans l’animation dessinée à la main. (© 1997 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, ND)
Droite : Dans Le Château ambulant de 2004, l’animation dessinée à la main, les éléments peints statiques et les effets numériques sont mélangés harmonieusement pour créer un château géant qui marche et vole dans les airs. (© 2004 Diana Wynne Jones/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDMT)
Haut : Dans Princesse Mononoké de 1997, des effets numériques sont utilisés pour animer une bête maudite couverte de milliers de tentacules ondulants, quelque chose qui serait trop difficile à réaliser avec des méthodes traditionnelles. Un logiciel spécial est habilement utilisé pour créer des effets numériques qui se fondent dans l’animation dessinée à la main. (© 1997 Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, ND)
Bas : Dans Le Château ambulant de 2004, l’animation dessinée à la main, les éléments peints statiques et les effets numériques sont mélangés harmonieusement pour créer un château géant qui marche et vole dans les airs. (© 2004 Diana Wynne Jones/Hayao Miyazaki/Studio Ghibli, NDDMT)
Découvrez les mondes de Ghibli au nouveau « Parc Ghibli »
En 2022, le « Parc Ghibli » a ouvert dans la préfecture d’Aichi, où les mondes fantastiques de Ghibli ont été amenés à la vie. Ce n’était pas la première fois que les personnages de Ghibli sautaient hors de l’écran - un Musée Ghibli, petit mais richement détaillé, existe également à Mitaka, Tokyo. Cependant, le parc, construit sur les vastes terrains de l’Exposition universelle de 2005 à Aichi, offre beaucoup plus d’espace pour que les artistes et les conteurs de Ghibli puissent donner vie à leurs rêves. Le Parc Ghibli n’est pas comme les parcs d’attractions typiques qui se concentrent sur les montagnes russes et autres manèges à sensations. Au lieu de cela, les visiteurs peuvent se connecter avec la nature alors qu’ils se promènent à travers le parc luxuriant et entrent dans des scènes de leurs films Ghibli préférés, tels que la maison de Satsuki et Mei dans Mon Voisin Totoro, le château du Château ambulant, ou la boulangerie de Kiki la petite sorcière. D’autres attractions incluent des spots photo, des ateliers, des aires de jeux pour enfants, et un théâtre où des courts métrages sont projetés.
Au nouveau Parc Ghibli dans la préfecture d’Aichi, les fans de Ghibli peuvent se promener dans la nature et découvrir des scènes et des lieux de leurs films préférés. Les bâtiments et attractions ont été conçus pour préserver et se fondre dans la beauté naturelle du parc.
Conformément aux messages environnementaux de nombreux films Ghibli, le Parc a été conçu avec des objectifs de durabilité ambitieux en tête. Les attractions ont été soigneusement construites pour préserver et s’intégrer harmonieusement dans les paysages naturels du parc, et d’anciennes structures de l’Exposition universelle ont été réutilisées. Mais surtout, le parc fonctionne à 100 % avec des sources d’énergie renouvelable, telles que l’hydroélectricité.
L’avenir d’une institution bien-aimée
Au cours de ses quelque quarante ans d’histoire, le Studio Ghibli a offert au monde un florilège de films qui seront chéris pour les générations à venir. Et avec l’ouverture du Parc Ghibli, ils disposent d’un tout nouveau moyen de donner vie à leurs idées merveilleuses. Mais l’histoire du Studio Ghibli est loin d’être terminée. Quels genres de films et d’autres projets passionnants verrons-nous émerger du studio à l’avenir ? Le monde attend avec impatience de les découvrir.