La fascination des jeunes pour la culture rétro
Partout dans le monde, la mode et les articles rétro connaissent un regain de popularité auprès de la génération Z, c'est-à-dire auprès ses personnes nées entre le milieu des années 1990 et les années 2010. On assiste par exemple au retour de la mode « Y2K » des années 2000. Les vêtements brillants et colorés, les chemises et les jupes courtes, ou encore les accessoires pop en perles, populaires à l'époque, sont à nouveau tendance. Mais ce retour en force présente un aspect inhabituel : il s'opère simultanément aux quatre coins de la planète. Dans le cadre de cet article, concentrons-nous sur le Japon et découvrons pourquoi l'univers rétro fait vibrer les jeunes Japonais.
Le retour du rétro : un phénomène planétaire dont l'ampleur est remarquable au Japon
Les services de diffusion de musique sont largement utilisés de nos jours, mais un autre support audio fait son grand retour sur la scène internationale : les cassettes. Bien que ces dernières soient tombées dans l'oubli il y a de nombreuses années, le Japon dispose maintenant de magasins dédiés à la vente des cassettes. Ces derniers ont vu le jour au milieu des années 2010 et leur popularité ne cesse d'augmenter parmi les jeunes générations d'amateurs de musique.
Leur retour s'explique principalement par la qualité du son qu'elles fournissent : de plus en plus de personnes préfèrent le son plus doux et léger des cassettes aux tonalités numériques des plateformes de diffusion de musique en ligne. Également, de nombreuses personnes apprécient tout simplement utiliser des cassettes, partager des photos de ces dernières sur les réseaux sociaux ou bien les voir alignées dans les magasins spécialisés.
Une qualité naturelle rendant les appareils photo à usage unique attractifs
Un retour en arrière similaire peut être observé avec les appareils photo. À l'époque, les appareils photo à usage unique faisaient fureur au Japon. Ces appareils photo, ayant vu le jour au Japon, consistaient en un appareil photo en plastique à l'intérieur duquel se trouvait une bobine de pellicule. Ils ont été commercialisés pour la première fois en 1986. Depuis, plus de 1,7 milliard de ces appareils ont été vendus à travers le monde. Les appareils photo à usage unique ont connu un franc succès, car ils étaient économiques et disponibles rapidement. Ils pouvaient être achetés dans les magasins spécialisés, mais également dans les gares et sur les sites touristiques. Ils étaient également plus faciles à utiliser que les appareils photo classiques. Mais, en raison de l'essor de la photographie numérique, le nombre d'appareils photo à usage unique vendus au Japon a atteint son apogée en 1997, avant d'entamer son déclin.
Ces appareils photo ont également gagné en popularité ces dernières années.
Les smartphones et les appareils photo numériques permettent d'obtenir des images plus claires, mais beaucoup apprécient l'ambiance et le charme du grain atypique et des couleurs sourdes des appareils photo à pellicule.
De plus, la nécessité de rembobiner la pellicule et d'appuyer sur l'obturateur avec les appareils photo à usage unique les différencie des smartphones. Bien que plus contraignante, la plupart des personnes apprécient cette étape supplémentaire, car elle vient renforcer le caractère instantané de la prise de vue.
Contrairement aux smartphones et aux appareils photo numériques qui permettent de prendre autant de photos que l'on souhaite et d'observer le rendu immédiatement après leur prise, les appareils photo à pellicule permettent de prendre seulement un nombre limité de photos, et il n'est pas possible d'en avoir un aperçu tant que la pellicule n'a pas été développée. Cela ajoute un suspense à chaque prise et certains trouvent cet aspect réjouissant et attrayant.
Pour la génération Z, que l'on considère comme la première génération « née avec les smartphones », les appareils photo à usage unique représentent une expérience inédite, ce qui pourrait expliquer leur retour en force.
Le rétro s'invite à la carte
Les restaurants et les cafés assistent également au retour du rétro. Des cafés japonais vintage (appelés junkissa) par exemple, dont certains sont en activité depuis les années 1960 ou 1970, connaissent un regain de fréquentation de la part de clients âgés d'une vingtaine d'années.
L'attrait des jeunes (tout particulièrement ceux issus de la génération Z) pour ces junkissa pourrait entre autres s'expliquer par la sensation de nouveauté que leur procure le fait de pénétrer dans un lieu qui existait déjà avant leur naissance. L'atmosphère de ces lieux à la décoration des années 1960 et le style de la vaisselle d'antan peuvent sembler sympathiques et attrayants pour des regards novices.
L'attrait des boissons fluorescentes
L'une des boissons classiques que l'on peut retrouver sur la carte d'un junkissa est le « cream soda » japonais. Il s'agit d'une boule de crème glacée à la vanille blanche flottant sur une boisson gazeuse de couleur vert émeraude, le tout agrémenté d'une cerise rouge vif à son sommet. Cette boisson est née d'une variante de l'« ice cream soda », ou « ice cream float », qui était une combinaison de boisson gazeuse et de crème glacée commercialisée pour la première fois dans le quartier Ginza de Tokyo en 1902. Elle a maintenant la cote auprès de nombreux jeunes, et cela n'est pas près de s'arrêter.
Cette popularité grandissante s'explique en partie par l'aspect atypique de ces boissons par rapport aux boissons modernes, qui leur confère un air d'ailleurs. La boisson gazeuse, la crème glacée et la cerise créent un contraste attrayant de couleurs éclatantes et le style atypique des verres d'antan vient également renforcer cet attrait.
Cassettes, appareils photo à usage unique, junkissa et « cream soda »... Les goûts esthétiques des jeunes évoluent avec le temps, et, à l'occasion, ils redécouvrent le charme des choses du passé. Si vous visitez le Japon, ne passez pas à côté de ces articles rétro qui sont revenus sur le devant de la scène.