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NIPPONIA No.24 15 mars 2003
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Reportage spécial*
Les chasseurs Matagi
Texte : Hijikata Masashi
Photos : Okuno Yasuhiko
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Gauche : Les chasseurs traînent l’ours abattu.
Bas : Avant de procéder au dépeçage de l’ours, les chasseurs ne manqueraient pour rien au monde de se rendre au pied d’un arbre sacré pour adresser rituellement une prière de reconnaissance à la Nature.
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Deux coups de feu déchirent le silence de la forêt et s’en vont débouler en écho sur ses pentes. Un moment plus tard crépitera dans l’émetteur-récepteur la formule tant attendue : “Un ours abattu!” Alors, les hommes sembleront voler sur les plaques de neige attardées sur les pentes abruptes de la vallée, tant ils auront de hâte de contempler cette masse, redoutable il y a un instant encore, à présent étendue au sol : un imposant ours noir d’Asie.
Nous sommes à Yamakumata, sur le territoire municipal du village de Sanboku-machi, dans la Préfecture de Niigata. Ici les villageois perpétuent les traditions des matagi, les chasseurs des montagnes. Il y a bien longtemps, la chasse représentait un moyen de subsistance pour beaucoup d’habitants des régions du Tohoku, mais de nos jours ils se dirigent plus volontiers vers d’autres occupations moins aléatoires, élevage, sylviculture, ou tout simplement endossent le complet trois-pièces du fonctionnaire. Et cependant, les traditions de matagi revivent pour le temps d’un rendez-vous de chasse. C’est que pour eux, une traque à l’ours est l’événement éminemment festif célébrant la venue du printemps. Après la chasse, les hommes ne manqueront surtout pas de porter leur hommage à un arbre sacré s’élevant à quelque distance du village pour marquer leur reconnaissance à la nature qui les comble de ses bienfaits.
Le toponyme, Yamakumata, s’écrit avec trois idéogrammes : yama (montagne), kuma (ours), et ta (rizière). “Le nom vient probablement du fait qu’avec ces trois éléments on a fait le tour de tout ce que nous avons ici”, plaisante Otaki Kuniyoshi, qui est le responsable de la battue. Mais apparemment, le village possède plus que cela, nous n’en voulons pour preuve que le grand nombre de touristes qu’il attire des villes.
Pour attirer des régions urbaines le touriste et l’emmener dans des équipées de montagne, Otaki et ses amis fondèrent une Amicale des Randonneurs de la Forêt de Hêtres. Les femmes de la ville viennent apprendre ici une technique de tissage de la fibre d’écorce de tilleul du Japon. Et il y avait des accents de fierté dans la voix de Otaki lorsqu’il affirma : “Nous n’avons guère de toutes ces belles choses que vous avez dans vos grandes villes, mais tout ce dont vous aurez vraiment besoin, ça nous l’aurons toujours.” NIPONIA
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Les mille et un dons de la forêt

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Les meubles
Par la beauté de leur grain et leur propension à se fendre très difficilement, les bois de paulownia, de katsura (Cercidiphyllum japonicum) et de zelkova sont idéaux pour façonner des meubles et des objets artisanaux divers. Cette étagère décorative est en bois de zelkova.
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Champignons et plantes sauvages comestibles
Sur le sol du Japon poussent une multitude de champignons et plantes sauvages comestibles. Le champignon matsutake (à gauche) le dispute à la truffe dyspepsique pour la subtilité de l’arôme… et le prix.
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Les laques
Les objets de laque présentent un lustre à la profondeur inégalable et sont de plus remarquablement solides. Un des grands artisanats traditionnels du Japon, l’art de la laque est pratiqué dans de nombreuses régions. L’une d’elles, la région de Wajima dans la Préfecture de Ishikawa, est célèbre pour ses laques. (Photo: Nakagawa Tadaaki)
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Feuilles
Depuis les temps les plus anciens, les Japonais ont eu recours aux feuilles d’érable, ou de bambou nain pour rehausser la présentation des mets, voire leur arôme. Ce genre de produit sylvestre est tellement demandé aujourd’hui que certaines sociétés qui en font commerce affichent un chiffre d’affaires annuel de deux cents millions de yens.
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Les sources souterraines
Les vastes régions boisées étant très riches en réserves d’eaux souterraines, l’on trouve des sources naturelles dans tout le Japon.
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Le papier washi
Le papier japonais (washi) est fabriqué avec des plantes fibreuses telles que le mûrier ou le mitsumata (Edgeworthia papyrifera). Il sert principalement pour les shôji et fusuma, cloisons coulissantes des habitations japonaises, mais également pour la calligraphie, ou lors de la cérémonie du thé.
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