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Le sumo, le sport national du Japon, nen a pas moins des fans dans le monde entier. Deux colosses, visiblement fiers de leur puissance, entrent en collision dans larène. Cette livraison de Nipponia, avec la suivante, vous fera connaître les combats, traditions, accessoires et décorum, ainsi que les étranges personnages de ce sport.
Si vous nêtes pas encore un inconditionnel du sumo, peut-être le deviendrez-vous au retour de cette exploration de la galaxie du sumo.
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Texte : Takahashi Hidemine, Crédits photographiques : Nihon Sumo Kyokai
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Les Grands Tournois se tiennent six fois lan. Les abords du stade Kokugikan à Tokyo sont pavoisés doriflammes nobori, claquant joyeusement au vent. Ils sont offerts par les innombrables comités régionaux de supporters de lun ou lautre rikishi (lutteur de sumo).
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Le Kokugikan joue toujours à guichets fermés. Le dais en forme de toiture dominant larène pèse six tonnes. Quatre gros brandebourgs (blanc, noir, vermillon et vert) représentent les piliers censés soutenir la toiture.
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Une vue en direct du Sumo
Les deux lutteurs sont nus, si ce nest une solide bande de soie appelée mawashi passée entre les jambes et enserrant plusieurs fois la taille pour se terminer en un robuste nud. Ils ont pour seule arme leur masse colossale et deux mains pour jeter ladversaire au sol ou le bouter en dehors du cercle. Tel est le monde unique du sumo japonais.
La pratique possède des racines fort anciennes. À commencer par un mythe cosmogonique parlant de divinités se mesurant dans une lutte de style sumo, ou ce document datant du milieu du VIIe siècle montrant des ambassadeurs venus de terres étrangères que lon régale dune rencontre de sumo.
Le sumo ne se ramène pas seulement à camper des attitudes et à sempoigner sur un ring dargile. Car les cérémonies plongeant dans un lointain et mystérieux passé restent parties intégrantes de la vie quotidienne des lutteurs. Jadis ils demandaient aux dieux de les couronner de succès et participaient aux rituels shintos destinés à décrypter les volontés des dieux. Riche dhistoire et de traditions évoluant au cours des siècles, le sumo est devenu aujourdhui un sport spectacle très populaire à fortes connotations culturelles bien vivaces.
La saison de sumo débute en janvier, avec le premier des Grands Tournois (basho) de quinze jours qui se tiendront tous les deux mois : janvier, mai et septembre, à Tokyo ; mars, Osaka ; juillet, Nagoya ; et novembre, Fukuoka. En fonction de leur performance dans le basho, les lutteurs progressent ou régressent sur léchelle des grades extrêmement élaborée, depuis le jonokuchi, le plus bas de léchelle, jusquau yokozuna, grade le plus haut. Au moment du Tournoi de Septembre 2004, les effectifs des lutteurs étaient de 728 inscrits. Les lutteurs, ou rikishi, visent constamment à atteindre les plus hauts grades, jusquà yokozuna.
À quoi ressemblent ces tournois? Ils se tiennent dans des stades couverts proposant aux spectateurs des places ordinaires et des loges ouvertes appelées masu. Une masu est en fait une boîte à quatre places assurant une semi-intimité suffisante pour y boire, manger, bavarder, se détendre tout en suivant les rencontres.
Un jour de tournoi commence par le battement du gros tambour à 9 h du matin. Une première fournée de rikishi le menu fretin combat le matin, le gratin laprès-midi monte sur larène en bon ordre. Avant et après leur combat ils se livrent à bon nombre de rituels hauts en couleurs.
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Larène de sumo
Les rencontres se déroulent sur une plate-forme dargile appelée dohyo. Deux types : le dohyo pour lentraînement et le dohyo de tournoi. Ce dernier consiste en une plate-forme dargile grossière compactée recouverte dune fine couche de sable ; une grosse corde de paille tressée à demi noyée dans largile délimite le périmètre à ne pas franchir (voir illustration). La plus infime partie du corps touchant le sol au-delà de cette limite signe la défaite. Chaque côté du carré de larène représente une direction cardinale. Un aréopage de cinq jurés observe lengagement au pied du dohyo un à louest, un à lest, un au nord (le front, ou shomen), et deux au sud (muko jomen). Le jury peut marquer son désaccord avec la décision de larbitre, et exposer ses raisons. Les deux rikishi font leur entrée deux rencontres avant la leur. Ils sassoient, lun à louest, lautre à lest, séparés lun comme lautre, par un des jurés, du rikishi qui va combattre juste avant eux.
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