Les mets postiches furent fabriqués pour la première fois au Japon en 1917. Six ans plus tard, un restaurant sis dans un très fameux grand magasin de Tokyo eut l’idée de présenter quelques imitations de sa cuisine dans un présentoir de verre, ce qui lui valut une montée en flèche du chiffre d’affaires. En ce temps-là, la nourriture postiche, ou factice, était fabriquée selon le même procédé que les plantes de cire et les écorchés anatomiques. En 1932, Iwasaki Ryuzo imagina de se lancer dans une affaire de fabrication des nourritures postiches. La société Iwasaki Co., Ltd., fit merveille et tient aujourd’hui une position de leader des fabricants de mets de plastique. Son personnel fut ravi de nous dévoiler les étapes de la confection de leurs “nourritures”.

Le visiteur distrait de ce vaste atelier pensera se trouver dans les cuisines d’un immense restaurant plus que dans une fabrique de mets de plastique. Une cinquantaine de personnes s’affairent, qui sur des ingrédients pour restaurants japonais, occidentaux ou chinois, qui à reproduire divers types de breuvages. Ici du riz est étalé sur une assiette pour être nappé d’une riche sauce au curry puis enfourné. Des mitrons découpent en bouchées de longs rouleaux de sushi.

Telle est du moins l’idée prévalente au premier abord. Les plus observateurs notent rapidement que nul fumet ne titille les narines en ces lieux froids. Comment diable s’y prend-on pour confectionner de tels “mets”?

“Jadis, les mets postiches étaient confectionnés en cire, entreprend de nous expliquer Kurokawa Yuta, représentant de la société. L’on fondait la cire pour la verser ensuite dans des moules faits en kanten, cette gelée comestible tirée d’une algue. Aujourd’hui les moules sont en silicone. On fait un moule puis on y verse du plastique liquide qui sera chauffé jusqu’au durcissement. Ces nouvelles matières et techniques rendent les modèles plus convaincants que leurs ancêtres.”