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NIPPONIA No.28 15 mars, 2004
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Reportage spécial*
Décollage de la technologie de la pile à combustible
Une grande agitation se produit autour des piles à combustible car elles ont la possibilité de fournir de lénergie exempte démissions de dioxyde de carbone et autres polluants indésirables. Les constructeurs du monde entier sont descendus dans larène, cest à celui qui réalisera la pile à combustible qui lemportera sur ses concurrents. Ces pages donnent un compte rendu des derniers développements en ce domaine au Japon.
Texte : Takahashi Koki, Photos : Sakai Nobuhiko
Autres crédits photographiques et illustrations : Honda Motor Co., Ltd.
![]() Ci-dessus : La Honda FCX, véhicule à pile à combustible.
À droite : Lorsque les molécules dhydrogène viennent au contact de lélectrolyte à lélectrode de diffusion de lhydrogène, (la borne négative), elles se fragmentent en ions dhydrogène et en électrons. Les électrons sécoulent par le circuit extérieur vers lélectrode de diffusion de loxygène (la borne positive), produisant un courant électrique. Les ions dhydrogène traversent lélectrolyte en direction de lélectrode doxygène. Là ils se combineront avec loxygène de lair et les électrons du circuit extérieur, ce qui formera de leau. Le processus est permanent. Une pile à combustible produit lélectricité directement par le déclenchement dune réaction électrochimique hydrogène/oxygène (voir illustration ci-dessus).
Lhydrogène peut être extrait de diverses substances allant du gaz naturel au biogaz. Dès lors que les piles à combustible ne brûlent pas à proprement parler de combustible, elles némettent généralement pas de gaz nocifs. La pile à combustible présente un rendement de conversion dénergie de 60%, qui peut être amélioré à plus de 80% si lon fait également intervenir la chaleur émise par la réaction. Ces taux sont supérieurs à tous ceux présentés par tous autres systèmes générateurs, ce qui constitue encore un indéniable avantage. Les piles à combustible furent utilisées pour la première fois dans les années soixante comme source dénergie pour les vaisseaux spatiaux, et depuis les crises pétrolières de la décennie soixante-dix, les développeurs de maints pays nont cessé dexplorer les possibilités de les utiliser à la place des centrales thermiques.
Le développement de la pile à combustible a avancé au Japon sous limpulsion de deux plans décennaux dans le cadre dun projet national lancé en 1981. Lun des résultats du projet fut la commercialisation dune pile à combustible à acide phosphorique (ou PAFC = Phosphoric Acid Fuel Cell). Alors que ces PAFCs en étaient encore à leur tout début, il y a quelques années déjà, deux cents dentre elles furent installées en différents endroits du Japon, produisant chacune de 50 à plus de 200 kW. Plusieurs douzaines demeurent toujours en service aujourdhui, totalisant une production denviron 10 000 kW pour des usines et des bâtiments publics. Mais lélectricité des PAFCs revient, où quelles se trouvent, entre 400 000 et 500 000 yens par kW, beaucoup plus que le coût de lélectricité produite par turbine à gaz. Ce qui explique pourquoi la diffusion des PAFCs ne sest toujours pas généralisée.
Diverses piles à combustible furent mises au point dans le cadre de ce projet national, et celle qui reçut les améliorations les plus rapides au cours de la dernière décennie est la Pile à combustible à membrane électrolyte polymère (PEMFC = Polymer Électrolyte Membrane Fuel Cell). Limportance de sa capacité productrice délectricité à température ambiante donne bon espoir quelle pourra bientôt énergiser lhabitation et la voiture. À la fin de 2002, Toyota et Honda finalisèrent la construction de leurs « véhicules à piles à combustibles » motorisés par PEMFC. Les deux constructeurs ont déjà livré sept exemplaires au Conseil des ministres ainsi quau Ministère de léconomie, du commerce et de lindustrie, plus encore trois livrés par Honda à la Ville de Los Angeles.
Le FCX, le véhicule à pile à combustible de Honda est motorisé par pile à combustible à membrane électrolyte polymère développant un rendement maximal de 78 kW. Le réservoir à haute pression (350 atmosphères) contient 156 litres dhydrogène pur. La voiture offre une autonomie de 355 km et une vitesse maximale de 150 km/h. Des condensateurs de haut rendement redoutablement efficaces (voyez ce page) prennent le relais des batteries pour assurer lapport énergétique nécessaire lors du démarrage et des accélérations. Les pilotes dessais étaient unanimes à se déclarer agréablement surpris du coefficient daccélération de la machine. Certes, un certain nombre de problèmes restent à résoudre, dont le chèque franchissant allégrement la barre des 100 millions de yens à lachat ne doit pas être le moindre, outre que personne ne sait encore très bien comment devront être installées les stations-service à hydrogène. Il nempêche quavec son autonomie satisfaisante et son excellente accélération, deux avantages refusés aux véhicules électriques, le véhicule à pile à combustible a de fortes chances de simposer comme le premier choix pour animer les automobiles de la prochaine génération.
Une adaptation de la pile à combustible à membrane électrolyte polymère (PEMFC) est la pile à combustible méthanol direct (DMFC = Direct Méthanol Fuel Cell) qui recourt au méthanol pour carburant au lieu dhydrogène pur, celui-ci étant libéré du méthanol par processus interne. La DMFC est moins risquée que la PEMFC marchant à lhydrogène, et elle peut être viabilisée sous forme compacte. Cet avantage a amené les grands constructeurs électroniques à aller de lavant sur la voie du développement de petites DMFCs pour animer les ordinateurs portables et les téléphones mobiles.
En 2003, Toshiba publiait de linformation sur un prototype de DMFC encliquable tenant dans la paume de la main pour la recharge de la batterie du téléphone mobile. La capsule du prototype renferme 25cc de méthanol, assez pour fournir lénergie de six piles au lithium de téléphone mobile actuel. Toshiba escompte voir son invention sur le marché en 2004 pour les ordinateurs portables et en 2005 pour les téléphones mobiles.
Le processus de production délectricité des piles à combustible ne génère que de leau, voire de leau et de très faibles quantités de dioxyde de carbone. Cest le genre dénergie propre qui nétait jusquici quune douce utopie. Mais sil faudra du temps encore avant que lhabitat avec tout son électroménager passe à la pile à combustible, elle sera très bientôt à portée de main pour nos panoplies dappareils portables et un nombre plus décent de véhicules.
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