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NIPPONIA No.24 15 mars 2003
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Qu’est-ce que c’est?Kenzan
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Les fleurs se piquent une à une sur le kenzan tout en vérifiant en pemanence le bon équilibre de la composition. “L’ikebana est très relaxant”, affirme Tsuda Michiko.
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Une multitude d’aiguilles, pour donner
aux fleurs davantage de tenue et de charme.
Texte : Nonaka Kunihiko, Photos : Kawakami Mamoru, Artiste d’ikebana : Tsuda Michiko
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L’ikebana, l’arrangement floral du Japon, a recours au kenzan pour immobiliser très précisément dans la position voulue la tige des fleurs, les branches et autres matériaux de la composition. Sa base, aussi pesante que du plomb, est hérissée d’une multitude d’aiguilles. Le kenzan se place au fond du vase ou de la vasque, et l’artiste y pique les fleurs et les branches sur les aiguilles pour les faire tenir tranquillement dans la position qu’il leur aura choisie. Les kenzan sont proposés en maintes formes différentes : rondes, carrées, rectangulaires, voire ovales comme la carapace d’une tortue.
Les débuts de l’ikebana remontent aux offrandes de fleurs faites dans les temples aux divinités et au Bouddha. Vers la fin du XVIe siècle, l’on vit s’épanouir plusieurs styles et techniques d’arrangement de fleurs détachés du contexte religieux primitif. L’ikebana était né, et il ne fallut pas longtemps pour qu’il acquière statut d’art. En ces temps lointains, seuls les aristocrates, samouraïs, et autres membres des classes dirigeantes avaient l’occasion de cultiver cet art exquis.
Ce fut à la fin du XVIIIe siècle que l’ikebana put commencer à être pratiqué par les gens du commun. Nombreuses furent alors les dames qui se mirent à l’étude de l’ikebana, et l’on vit bientôt de superbes pièces d’arrangement floral décorer, non seulement les entrées, mais également les salles de séjour des maisons bourgeoises. À cette époque, l’on n’utilisait pas encore le kenzan. On se contentait le plus souvent de couper des entailles dans des bâtonnets afin de retenir les branches fleuries, ou de disposer tout simplement des soutiens dans le vase chargé de maintenir les fleurs en place.
Les kenzan commencèrent à être produits en grandes quantités au début du XXe siècle grâce aux progrès des techniques métallurgiques. Les plus beaux spécimens de cette époque nous sont parvenus des centres de travail du fer les plus réputés du pays, c’est-à-dire des villes de Tsubame et Sanjo dans la Préfecture de Niigata.
On recourt également à un autre dispositif, le hana-dome (le serre-fleur), constitué d’anneaux de métal concentriques maintenus ensemble. Les tiges des fleurs sont simplement glissées entre les anneaux pour les maintenir en place. Les créateurs d’ikebana choisissent l’un ou l’autre selon le matériau végétal utilisé, la technique d’arrangement pratiquée, la forme de la vasque, et autres facteurs encore. En règle générale, le kenzan s’utilise avec les vasques plutôt basses et larges, comme celle de la photo du dessus.
Sa grande souplesse d’utilisation, non seulement a valu au kenzan d’amener énormément de gens à l’ikebana, mais encore, a suscité le développement de nouvelles techniques d’arrangement floral toujours plus audacieuses permettant de disposer les fleurs de toujours plus belle manière.
L’utilisation de fleurs dans la décoration d’un espace de vie pour créer une atmosphère plaisante ajoute charme et paix de l’esprit à la vie quotidienne au Japon.
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