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NIPPONIA No.17 15 juin, 2001

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Évolution des toilettes publiques au Japon

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Toilette publique dans une grande rue de Tokyo. On entre, on enfonce un gros bouton métallique, et la porte semi-circulaire pivote pour se refermer. Une nouvelle pression sur un autre bouton fera apparaître un siège de lunette astiqué et aseptisé après chaque usage. Siéger sur une toilette publique n’a jamais paru un acte aussi hygiénique qu’aujourd’hui.
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La Ville de Ito, dans la Préfecture de Shizuoka apparut comme une pionnière en matière de réforme des toilettes publiques. Comprenant tout de suite combien la toilette publique laisse une impression durable sur le touriste (beaucoup plus amené à les utiliser que les indigènes qui, connaissant leur ville, ont en tête leur petit plan personnel de toilettes praticables dans les grands magasins, immeubles de bureaux, etc.), les édiles promurent la construction en cascade d’installations les unes plus rutilantes que les autres. À telle enseigne que ces toilettes ne ressemblent même plus à des toilettes, du moins au premier coup d’œil. La réaction des touristes fut excellente.
Les sociétés privées et les commerçants du pays s’embarquèrent également dans le mouvement en commençant par solliciter les avis et opinions des résidents locaux pour faire construire des toilettes esthétiquement agréables dans le paysage et qui ne révulseraient pas les usagers potentiels — les attirer étant superflu dans ce cas d’espèce, la nature s’en chargeant bien assez. Après la privatisation, en 1987, de la ci-devant Société Nationale des Chemins de Fer Japonais, une de ses ramifications, les Chemins de Fer du Japon de l’Est, lança une “campagne verte” en vue d’une amélioration du service clientèle en général, ce qui mettait d’office les toilettes dans le collimateur, elles qui avaient été si longtemps vilipendées par les voyageurs.
Dans une autre réponse aux demandes pour de meilleures installations sanitaires, l’Association Japonaise des Toilettes fut créée en 1985. Celle-ci s’est donné pour tâche de susciter l’éclosion de toilettes de conceptions innovantes et originales en collaboration avec les gouvernements locaux, divers organismes et des particuliers soucieux du bien public. L’Association en appelle à une “sensibilisation sur la conception et le design des toilettes.” Elle s’emploie également à forger des liens avec des associations similaires dans d’autres pays, et propose son aide à ceux qui contribuent à la réalisation de ses objectifs.
Chaque année, l’Association récompense les “10 Meilleures Toilettes.” Le Grand Prix de 1998 échut à la ville de Koshi-machi, dans la Préfecture de Kumamoto. Tout commença lorsqu’on projeta d’installer de nouvelles toilettes dans un parc jouxtant un ensemble d’habitations. Les résidents de ce complexe et les édiles urbains en arrivèrent au consensus d’opinion suivant : les toilettes publiques doivent recevoir une gestion efficace, les usagers doivent observer un minimum d’étiquette, tandis que de fréquents nettoyages sont essentiels. L’on convint sans peine qu’un cabinet de nécessité se devait d’être un lieu où l’on puisse se sentir à l’aise, et que l’un des moyens de réaliser cet objectif était de prier les utilisateurs de se déchausser à l’entrée et d’enfiler des sandales de plastique, ou de bois à lanière de plastique, avant de se diriger, qui vers l’urinoir, qui vers la lunette d’aisance, exactement comme on fait chez soi.
Yoshida Michiro a participé au projet dès le stade de la planification. “Ôter ses chaussures et enfiler des pantoufles vous donne l’impression d’emprunter la toilette de son hôte. On fera donc doublement attention à conserver les lieux en l’état de la plus grande propreté.”
Une fois les toilettes installées et entrées en fonction, des volontaires locaux se proposèrent pour les entretenir.
Lorsque je demandai à M. Kato, de l’Association Japonaise des Toilettes, comment il envisageait l’évolution des toilettes publiques, il me répondit que “... pour le moment l’attention s’était tournée vers les toilettes des écoles et sur le développement d’installations utilisables par tous, je pense surtout aux handicapés moteurs. Et j’ajoute que le système d’égouts inhérent à ces nouvelles installations ne doit pas avoir d’impact négatif sur l’environnement. Les travaux sur la prochaine génération de toilettes ont déjà commencé.”

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La toilette sans obstacles. La stalle est extra-spacieuse pour permettre les évolutions du fauteuil roulant, l’implantation d’un évier, d’un lit de bébé pour changer les couches et des mains courantes indispensables aux handicapés. Pour la commodité, la cuvette d’aisance est à l’occidentale. (*)
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Les urinoirs récemment installés à l’École primaire de Yamazaki, Tokyo. La décoration et l’agencement reflètent des idées exprimées par les élèves dans des questionnaires et au cours d’ateliers de réflexion. Les enfants semblent affectionner ce concept arrondi et l’utilisation du bois. (*)
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