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NIPPONIA No.22 15 septembre 2002
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Voyage au Japon
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L’île est également archi-célèbre pour sa chanson folklorique Sado Okesa, pour ses “Tambours du Diable” qui sont une espèce de danse du lion (danse qui à l’origine avait pour but de chasser les esprits malfaisants des maisons en les terrorisant par l’aspect formidable et la gesticulation des masques de lion) et d’autres arts traditionnels de la scène. Ils figurent toujours aux programmes des festivals et manifestations annuelles de l’île. La célèbrissime formation de percussionnistes Kodô (Pulsation), est évidemment originaire de Sado. La formation donna d’ailleurs un récital particulièrement dynamique pour la cérémonie d’ouverture du Mondial FIFA 2002 qui vient de se terminer au Japon.
Il n’est pas de meilleur emplacement pour communier avec la nature que la Côte de Gaikaifu dans le nord de Sado. Les équipes de télévision et de cinéma se relaient en permanence sur cet étrange et fascinant littoral pour tourner des séquences de films avec les superbes escarpements de rochers déchiquetés pour arrière-plan. Les lieux attirent également de nombreux randonneurs. Des fleurs sauvages aux coloris chatoyants y fleurissent, dont plus particulièrement le hamanasu (rose japonaise) en mai ou encore iwayuri et kibanakanzo (deux variétés de lis) en juin.
De tous les grands événements qui marquèrent l’histoire de Sado, le plus extraordinaire restera sans doute sa “Ruée vers l’Or”. Les premières mines furent creusées dans les premières années du XVIIe siècle. Sado se trouvait alors sous contrôle direct du Shogunat, basé à Edo (aujourd’hui Tokyo), qui emmenait par bateau les tonnes d’or et d’argent arrachées à l’île. La “rélégation aux mines de Sado” devint une peine courante pour les forçats des castes inférieures, et jusque vers le milieu du XIXe siècle l’on vit ces malheureux se briser l’échine à creuser la roche et puiser l’eau pour drainer les puits de mines. Ces mines cessèrent leur exploitation en 1989, mais l’on eut toujours se faire une idée de ce qu’elles furent jadis, surtout à Dôyû no Wareto, qui est un vieux puits d’extraction à ciel ouvert. Non loin, le parc à thème de la Mine d’Or de Sado attire un grand nombre de visiteurs. On peut s’y faire une idée des méthodes d’extractions de l’or à cette époque.
Ces anciennes mines d’or sont situées sur le territoire de la commune de Aikawa-machi. Si, de ce bourg, l’on suit la côte en descendant vers le Sud, on arrive à Mano-machi, un lieu particulièrement visité par les touristes en raison du grand nombre de ses sites historiques, sans doute les plus nombreux de Sado. Tout au long de la route menant du Sanctuaire Taizen-jinja au Temple Myôsen-ji, les demeures rustiques et la végétation luxuriante offrent un intérêt tout particulier. Ces deux éléments se fondent harmonieusement l’un dans l’autre pour créer une atmosphère paisible particulièrement appréciée de tous les visiteurs.
Beaucoup d’agglomérations dans l’île n’ont que fort peu changé malgré les années. Un hameau par exemple, Shukunegi, fonda sa renommée en son temps pour sa population de charpentiers navals et ses “nefs de 1.000 koku” (à une époque où le transport du riz se faisait par eau, il s’agissait de gros bâtiments à voile capables de charger 1.000 koku, soit 100 boisseaux, ou 18.000 litres de riz). Il est situé dans le district de Ogi, dans le sud de Sado et le visiter c’est se replonger dans l’atmosphère fin XVIIe siècle. Les allées y sont si étroites et labyrinthesques que même les mobylettes éprouvent quelque difficulté à se croiser.
Les bâtisses chargées d’ans et d’histoire, l’état virginal de la nature, la noble rusticité de ses villages antiques : tous les éléments sont ici réunis pour ravir l’âme des touristes qui trouvent ces paysages et ce décor fascinants. Ils évoquent le style de vie d’une époque révolue et dont jusqu’aux vestiges ont disparu de la plus grande partie du pays. Et s’il est incontestable que les Japonais sont en train d’oublier, lentement mais sûrement, le sens profond de ce qu’on appelait “le bon temps”, il n’en est pas moins certain qu’il leur sera remis en mémoire au cours de leur séjour en Sado. Car c’est un des rares endroits où ils peuvent encore goûter pleinement la vie au rythme du vieux Japon.
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