Reportage spécialL’univers rose bonbon du Kawaii
Des héroïnes de contes de fées reprennent vie au XXIe siècle
De jeunes femmes vêtues à la manière d’Alice au Pays des Merveilles, Blanche-Neige ou autre personnage de conte de fées apparaissent dans la rue, redonnant un tour contemporain à l’univers enfantin du Japon d’autrefois. Leur tenue fantastique, à mi-chemin entre le gothique et la fillette, est une autre forme de jeu du déguisement (cosplay). Selon une théorie, ce style débuta comme un dérivé des accoutrements des amateurs de rock punk.
L’élément gothique est apporté par l’emploi du noir et de symboles macabres, tandis que le côté petite fille se joue d’une innocence douce et lisse comme une poupée. La combinaison des deux crée une mode uniquement japonaise.
Mayu (21 ans), étudiante à l’université, est séduite par ce mouvement, en particulier le côté petite fille. « Sitôt que je revêts mon costume, je me sens spéciale. J’aime particulièrement les tenues qui font ressortir la princesse en moi. »
A la fac, rien ne la distingue de ses camarades, mais qu’elle aille à une fête ou un concert avec des amies, et c’est une toute autre personnalité qui se fait jour (voir les photos).
(1) Mayu a choisi un iPod rose, parce que « quoi de plus mignon? » (2) DVDs de dessin animé dont les héroïnes sont des poupées anciennes. Cette série fait un tabac parmi les “fillettes gothiques”. (3) Dans le monde réel, Mayu est une étudiante d’université qui se spécialise en littérature britannique et américaine. Mais lors d’un événement, un concert par exemple, elle revêt une toute autre personnalité. (4) Robe rouge, accompagnée de son serre-tête katyusha en ruban du même tissu. La petite couronne au milieu ? « Ça, c’est mon idée. » (5) Son petit sac à main est assorti au serre-tête. (6) Aux pieds : des ballerines. L’effet général obtenu rappelle une douce enfance.
« Dans ces vêtements, je me fais remarquer, donc j’essaie de soigner les détails. Le plus important, c’est d’être à la fois mignonne et élégante. »
En compagnie de son groupe d’amies, elles attirent plus d’un regard curieux ou choqué, mais cela ne les gêne aucunement. Mayu considère objectivement la situation : « Je pense que j’ai l’air mignon, mais je ne m’attends pas à ce que tout le monde partage cette opinion. »
Ainsi vêtue de son ample jupe, de son serre-tête katyusha au ruban impressionnant, avec son sac pochette assorti et couvert de rubans, ses collants blancs et ses chaussures de ballerine, elle dégage une image de perfection, de beauté en rouge.
« Rubans, volants, dentelles – tout cela est mignon et enfantin. Lorsque je m’habille ainsi, il me semble que mon enfance revient en moi, exauçant mes rêves. Lorsque je ne peux être dans un monde mignon, il me manque quelque chose. »