Reportage spécialL’univers rose bonbon du Kawaii
Kanno: Je crois qu’il est inutile de chercher midi à quatorze heures avec le mot “kawaii ” Une personne trouvera une chose mignonne, ou non.
Obata: Si vous qualifiez quelque chose de mignon, en gros, la discussion est terminée. En revanche, si vous affirmez que quelque chose est beau ou pas, la signification que vous y accordez est toute différente, et cela ouvre la porte à un échange d’opinions. Ce qui n’est pas le cas avec “kawaii ”.
Ishihara: En d’autres termes, kawaii est juste un outil utilisé pour des raisons qui vous sont propres. Son usage descriptif n’implique pas que vous soyez profondément impressionné par la chose décrite, ou que vous lui accordez de l’importance. Maintenant, pourrait-on aller jusqu’à dire que nous autres Japonais, voulons rendre notre pays kawaii ?
Kanno: Eh bien voyez : Le Japon a inventé le concept de kawaii, et maintenant, la contagion s’étend à d’autres pays. Peut-être que le Japon peut utiliser ce côté mignon pour apporter aux autres pays un peu de relaxation et de sourires. Mais je ne voudrais qu’on en vienne à penser que c’est là tout ce que le Japon est capable d’apporter au monde.
Ishihara: Bien sûr que non. L’homme ne vit pas seulement de kawaii.
Obata: En fait, ce ne serait pas mal que le Japon s’applique à être un “mignon pays.” Mais la tendance officielle des autorités serait plutôt d’en faire un “Beau Pays”10 .
A gauche : L’apparition soudaine de mignons phoques dans les rivières de Tokyo et Yokohama en 2002 excita durablement les imaginations. (Crédit photo : Mainichi Shimbun)
A droite : En 2005, la publication des photos du petit panda Futa debout sur ses pattes arrière alimenta les conversations de tout le pays. (Crédit photo: Parc zoologique de Chiba)