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NIPPONIA No.23 15 décembre 2002
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Reportage spécial*
La Bibliothèque Nationale de la Diète
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Les salles d’entreposage les plus basses de la Bibliothèque Nationale de la Diète, soit le niveau moins huit, se trouvent à 30 m en dessous du niveau du sol.
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La Bibliothèque Nationale de la Diète dans l’arrondissement de Chiyoda, Tokyo, possède plus d’ouvrages que n’importe quelle autre bibliothèque du Japon : quelque sept millions cinq cent mille livres. Aux termes des dispositions d’une Loi sur la Bibliothèque de la Diète Nationale, tout livre publié au Japon doit faire l’objet d’un dépôt dans cette institution. À ce compte, chaque année le fonds s’enrichit de quatre-vingts à cent mille ouvrages.
Environ la moitié de cette gigantesque collection est conservée dans l’Annexe, qui s’est ouverte en 1986. L’Annexe s’étend sur 148 m est-ouest et 43 m nord-sud. Elle a douze niveaux, dont huit souterrains. La partie la plus basse du bâtiment se trouve à trente mètres sous le niveau du sol. Dans les salles de conservation, la température est maintenue à 22 °C, avec une hygrométrie de 55% : conditions idéales de conservation pour les livres. Témoin du soin jaloux apporté dans la traque des infiltrations d’eau ou l’excès d’humidité dans les salles de conservation, aucune toilette n’a été installée dans les sous-sols, tout au plus une petite fontaine pour se laver les mains.
Théoriquement, les livres sont entre-posés pour l’éternité, si bien que la collection continue de foisonner. Ces dernières années, on assiste à une mise en place de structures d’une bibliothèque électronique où les livres et documents sont enregistrés sur microfilms ou sur données numériques. Nous pouvons avoir l’assurance que l’Annexe de la Bibliothèque Nationale de la Diète, si elle fut un coup d’essai en tant que première grande bibliothèque souterraine, fut aussi un coup de maître, car elle est sans égale au Japon.
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Une ancienne carrière de pierres oya-ishi
Une strate épaisse de pierre appelée oya-ishi (un type de tuf volcanique) s’étend sous la ville et les environs de Utsunomiya, dans la Préfecture de Tochigi, dans le nord de la région du Kanto (région englobant Tokyo et les 6 préfectures circonvoisines). Pour ses qualités de résistance à l’érosion et au feu, tout en étant suffisamment tendre pour se laisser découper et travailler facilement, le tuf est utilisé depuis des siècles comme pierre de construction dans les murailles et fondations. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les carriers avaient imaginé des méthodes d’excavation profonde des sols pour suivre les strates de tuf enfouies dans le sous-sol. Beaucoup de ces anciennes mines et carrières demeurent à ce jour abandonnées.
Une de ces mines fermées en 1986, au terme de près de soixante-dix ans d’exploitation, fut réouverte avec une nouvelle affectation, celle de Musée de la Pierre de OYA. L’ancienne mine se compose essentiellement d’une immense caverne déployant vingt mille mètres carrés de surface au sol, l’équivalent de deux bons terrains de football, enfouie à trente mètres sous terre. Le musée nous explique comment ce tuf s’est formé et nous fournit des informations en tous genres sur la pierre oya-ishi, telles que sa distribution géologique ou encore l’historique des mines.
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Cette immense caverne fut formée en soixante-dix ans de travaux d’extraction, elle sert actuellement de musée de documentation et de salle pour des manifestations artistiques en tous genres.
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Les dimensions titanesques de la mine ne manquent jamais d’impressionner durablement le visiteur, tout comme les larges coupes d’extraction rigoureusement géométriques, et surtout l’atmosphère fantasmagorique de la caverne. Celle-ci est d’ailleurs fort sollicitée comme espace de manifestation artistique, concerts, représentations de théâtre , et bien sûr, de tournage de films et de télévision. Le plus comique, et cela peut aider à faire comprendre le Japon moderne friand de cérémonies religieuses dans des lieux originaux, voire insolites, c’est qu’on y a également construit en 1993 une salle de mariages, appelée Ishi no Kyokai (“L’Église de Pierre”). L’on voit que la vieille carrière possède encore plus d’un atout pour attirer l’activité humaine, fût-elle matrimoniale. NIPONIA
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