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NIPPONIA No.21 15 Juin 2002
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Qu’est-ce que c’est?Tobibako
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Pour la position de base du saut, les jambes doivent être largement écartées. Ce garçon n’éprouve apparemment nul problème pour franchir un tobibako qui lui vient à la poitrine.
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Ce tobibako est fait de huit cadres de bois. On en modifie la hauteur en ajoutant ou en enlevant des cadres. La hauteur des tobibako en usage dans les écoles primaires ne dépasse jamais le mètre.
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D’un bond téméraire on se reçoit de l’autre côté, cœur battant, sous les applaudissements
Texte : Furui Asako, Photos : Omori Hiroyuki
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Toutes les écoles japonaises en possèdent au moins un. “Tobibako” est son nom, c’est le “cheval de voltige”. Quiconque est passé par l’école japonaise connaît le tobibako, puisqu’il trône dans toutes les salles de gymnastique. Il est fait d’un assemblage de cadres de bois emboîtés l’un par-dessus l’autre — l’ensemble grandit à mesure que l’on rajoute des cadres supplémentaires en dessous. Le tobibako fut importé de Suède il y a une centaine d’années et depuis, les écoles y ont toujours recours pour développer la forme physique.
Le tobibako se franchit d’un bond, jambes largement écartées. On prend son élan vers lui dans une course uniformément accélérée. Puis on saute sur un petit tremplin pour se propulser le plus haut possible dans les airs, le corps tendu et penché vers l’avant. Appuyées sur le cuir rembourrant son sommet, les deux mains donnent une vigoureuse poussée qui permet de franchir l’engin et de se retrouver de l’autre côté sur le tapis. Sain et sauf, à condition qu’on a bien écarté les jambes pendant toute la phase de franchissement. Une fois qu’on a compris le truc, on devient un champion de tobibako.
“Le saut développe la force musculaire, améliore l’équilibre et la position du corps, me confiait le prof de gym de cette école primaire, c’est donc un exercice terriblement efficace. À la différence des jeux de ballon, le saut n’est pas un sport scolaire compétitif. L’idée est d’amener les gosses à prendre plaisir à surmonter un obstacle qui se dresse devant eux.”
Les écoles sont à peu près les seuls endroits où l’on peut s’attendre à voir un tobibako. Quoique dernièrement, un programme télévisé s’est mis à diffuser des compétitions de saut. Là ce n’est plus du jeu : les cadres peuvent s’empiler jusqu’à trois mètres de haut — plus haut qu’une cabine téléphonique. Les concurrents seront des gymnastes chevronnés, des athlètes de saut, des pros du base-ball ou du basket. Le public emplissant le studio est irrésistiblement entraîné dans le feu de l’action tant les sauteurs rivalisent d’efforts pour tenter de dépasser leurs concurrents.
Et voici que grâce à la magie du tobibako, de nombreux Japonais manifestent plus d’intérêt pour le cheval de voltige. Il offre du frisson, on se fait peur, et qui n’a pas sauté sur un cheval de voltige… il y a très longtemps? C’est donc une expérience que tous les Japonais partagent en commun, quel que soit leur âge.
Se pourrait-il que le tobibako devienne un jour sport olympique?
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