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NIPPONIA No.30 15 septembre, 2004
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Reportage spécial*
La vie est un art à Kyoto— 2
Le secret du charme de Kyoto :
un mélange d’ancien et de nouveau
Horiki Eriko
Directrice artistique en washi
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À gauche : « Pour les gens d’il y a déjà longtemps, la couleur blanche du papier traditionnel japonais washi représentait un pouvoir purificateur. Là réside l’esprit du washi », nous enseigne Horiki Eriko. La photo est prise dans son studio.
À droite : Cette « muraille de lumière », une des œuvres de Horiki, décore la salle du Rakusui, pub restaurant au sixième étage de l’Hôtel Granvia de Kyoto.
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Image
Horiki travaille sur le design d’un autre mur de lumière. Le papier est à la taille de l’œuvre qu’elle a en tête.
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Une seule feuille de papier japonais fait main, mais alors une très grande, couvre l’entièreté du mur. Horiki Eriko fait équipe avec de nombreux architectes et artistes pour créer des « murailles de lumière » translucides et des objets d’art à l’aide du papier traditionnel appelé washi.
Le client lui donne son idée de l’effet escompté, elle se charge de la réaliser, tantôt en mélangeant les colorants, tantôt en ajoutant d’autres fibres végétales ou même du fil métallique. Et lorsque la lumière diffuse au travers du papier, la transformation radicale de l’atmosphère de la pièce est assurément un spectacle surprenant.
Ses cubes luminaires décorent la salle des arrivées du Terminal 1 de l’Aéroport International de Narita. Leurs papiers se composent de sept teintes de fibres différentes. Dans un hôtel de Kyoto, sa « muraille de lumière » rappelle à la clientèle ravie les ridules ratissées dans le sable d’un jardin de rocs du temple zen.
« Je recours au matériau washi pour entretenir un perpétuel changement dans l’atmosphère d’un espace donné. Et un excellent moyen pour parvenir à cette fin est de multiplier les interactions du papier avec la lumière. »
Horiki connut sa première fascination pour la chaleur visuelle du papier japonais voici vingt ans, lorsqu’elle n’avait encore que vingt-quatre ans. Cette fascination fut déclenchée par l’observation du travail pénible exigé des artisans qui confectionnaient l’une feuille après l’autre dans l'environnement humide et froid de leur atelier.
« Le washi est remarquablement résistant et il développe sa propre personnalité avec le temps. C’est ce qui m’a donné l’idée qu’il serait intéressant de l’utiliser comme matériau de décoration d’intérieur »
Elle bénéficia du soutien d’un grossiste en kimonos. Kyoto possède en l’occurence une longue tradition de grands patrons d’importants magasins toujours prêts à manifester de la compréhension pour les objectifs, parfois même un peu fous, poursuivis par les jeunes artistes et à les aider sur le chemin de la réussite. Horiki prétend que c’est ce qui a toujours maintenu la scène artistique de Kyoto si novatrice.
« J’aime entreprendre des choses que les autres ont déclarées impossibles. Je crois fermement que tout est possible avec le washi, donc je trouve toujours un moyen de réaliser ma volonté. N’est-ce pas en cela, finalement, que réside l’innovation? »
Prenez ses grandes feuilles de papier, par exemple. Ordinairement, le washi se fabrique en agitant d’un mouvement d’avant en arrière une grille de bambou (appelée keta) dans un grand bac en bois rempli d’un épais liquide de pulpe de fibres végétales. Mais les papiers de Horiki sont évidemment beaucoup trop grands pour se prêter à cette méthode de fabrication. Aussi a-t-elle tout simplement inversé le processus en construisant d’immenses keta fixes au-dessus desquels l’on remue le liquide. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres pour illustrer sa façon de réaliser “l’impossible”.
« La technique combine l’ancien et le moderne, avec rien qui vienne interférer entre les deux. Kyoto possède ce genre de mélange d’ancien et de moderne. Et c’est cela qui me fascine dans cette ville. »
Aujourd’hui, l’art de Horiki décore autant les bâtiments publics que les entreprises commerciales. Elle projette, pour un avenir très proche, d’adapter ses techniques à la décoration d’intérieur des maisons particulières.
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