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Tailler un poids parfait à l'oreille et à la main
Tsujitani Industries
Texte : Torikai Shin-ichi, Photos : Kono Toshihiko
Un bloc de fonte tourne rapidement sur le tour. Je suis en ce moment dans un atelier de Fujimi, dans la Préfecture de Saitama, où Tsujitani Masahisa est en train de concentrer toute son attention
sur ses oreilles. C'est qu'il s'agit pour lui de distinguer du vacarme du moteur le son du fer en train de se tailler. Voici à présent qu'il manuvre lentement sa poignée pour modifier l'angle de la lame. Curieusement, il n'a pas de regard pour la sphère de fer en train de prendre forme il se guide uniquement à l'ouïe. Cette masse de fonte va bientôt devenir un poids qui s'en ira bondir dans les joutes athlétiques de lancer de poids.
Eh oui! c'est ainsi! Pour réussir un poids au centre de gravité parfaitement équilibré, on navigue à l'ouïe, jamais à la vue.
Les poids de lancer sont en fonte. Lorsque le métal fondu commence à durcir, sa partie inférieure devient plus dense. Or le centre de gravité du poids devant absolument se trouver exactement en son centre, le travail consistera donc à tailler davantage dans la région plus dense (donc plus lourde) et moins dans la partie moins dense (plus légère). Simple comme bonjour? Me croiriez-vous si je vous disais que les tours informatisés les plus perfectionnés sont toujours incapables d'effectuer ce genre de travail. Manque de jugeote. Tsujitani écoute, comme un chef d'orchestre, les subtils changements de sonorités pour décider combien il lui faut encore couper. Les zones plus légères rendent un son plus doux, précise-t-il sobrement.
La technique manufacturière hors pair de Tsujitani éclata dans toute sa lumineuse évidence aux Jeux Olympiques de Sydney 2000, lorsque les douze finalistes messieurs choisirent comme un seul homme les poids Tsujitani parmi les nombreuses marques mises à leur disposition.
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