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NIPPONIA No.35 15 décembre, 2005
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Reportage spécial*
Mont Fuji — La science illumine la Nature
Les beautés naturelles du plus haut sommet du Japon attirent les gens en foules innombrables sur ses pentes. Mais volcan il est, et volcan il entend rester, point de concentration des terrifiantes forces de la nature qu’il peut déchaîner à tout moment en d’effroyables éruptions. Mais en attendant, il dispense toutes les bénédictions, sous la forme d’abondantes eaux limpides jaillissant de ses pentes, tant pour la nature que pour les villes et villages circonvoisins. L’eau et le feu : deux visages d’un Janus colossal incarné par une montagne.
Texte : Takahashi Koki

Vue aérienne du sommet. Diamètre du cratère : 800 mètres ; profondeur, 200 mètres environ.
(Photo : JTB Photo)
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Fuji, un volcan actif
L’Archipel nippon repose à la croisée de cinq plaques tectoniques : la Plaque Pacifique, la Plaque Nord Américaine (ou Plaque d’Okhotsk, selon certains géologues), la Plaque Maritime Philippine, la Plaque de l’Amour et la Microplaque Nankai. Ces gigantesques dalles de la croûte terrestre dérivent, s’entrechoquent et glissent les unes au-dessous des autres, faisant du Japon une région plus encline aux séismes et éruptions volcaniques que pratiquement toute autre zone habitée du globe.
Le Mont Fuji se dresse au milieu de l’Archipel, pratiquement juste à la croisée de trois de ces plaques. Il a donc connu plus d’une éruption violente au cours de son histoire.
Le Fuji que nous voyons aujourd’hui s’est formé par-dessus deux autres volcans plus anciens. Il y a quelque 10 000 ans, une de ces montagnes plus anciennes, le Ko Fuji Kazan (“Ancien Volcan Fuji” ; environ 3 000 mètres) se mit à vomir d’énormes quantités de lave qu’il projeta dans toutes les directions. Au fil des quelques milliers d’années qui suivirent, ce Ko Fuji Kazan finit par être complètement avalé, en même temps qu’un confrère, plus ancien encore, au nord-est, le Ko Mitake Kazan (“Petit Volcan Mitake”). Et ce fut de ce chaos que naquit la forme de base de la montagne que nous voyons actuellement. Maintes éruptions encore allaient donner la touche finale et géniale au magnifique cône que nous pouvons admirer aujourd’hui.
Bien évidemment l’activité volcanique ne se termina pas pour autant. Une période d’activité aussi fréquente que violente dura environ trois cents ans, sur les IXe, Xe et XIe siècles de notre ère. L’Éruption Jogan, en 864, sur le versant nord-ouest, fut la plus importante consignée par l’histoire. Elle projeta d’énormes masses de lave qui transformèrent rapidement la base de la montagne sur son flanc nord. Les vastes plateaux boisés de Aokigahara et de nombreux lacs que nous admirons aujourd’hui sont le résultat de ces bouleversements.
 
Vue sur l’océan sylvestre d’Aokigahara ; une forêt dense et adulte qui s’étend sur le plateau de lave au nord-ouest de la montagne. Ce plateau présente une superficie d’environ 30 km2.
(Crédit photographique : The Mainichi Newspapers Co.)
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Aucune activité importante du XIIe au milieu du XVe siècle, qui marqua le réveil du volcan. Ensuite, l’Éruption Hoei, en 1707, ouvrit sur la pente sud-est trois cratères qui occasionnèrent des dégâts considérables aux villages et terres cultivées avoisinants. Elle projeta d’énormes nuages de cendres volcaniques qui allèrent s’abattre sur la grande ville d’Edo (Tokyo aujourd’hui), plus de cent kilomètres à l’est.
Et depuis, le Fuji est calme depuis pratiquement trois cents ans. Mais que sont trois siècles pour un volcan dont la vie se compte en centaines de milliers d’années ? Il serait donc parfaitement naturel que la montagne entrât à nouveau en éruption à tout moment. En somme, il est seulement endormi.
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