Web Japan > NIPPONIA No.35 > French > Special Feature* |
NIPPONIA No.35 15 décembre, 2005 |
Il me fallut quarante minutes de grimpée très clémente, tout en goûtant le superbe paysage, pour atteindre la Sixième Station (2 490 mètres). Pas un déchet à terre, mais plutôt des efflorescences profuses de plantes alpines, ontade et autres polygonacées.
Je croisai des descendants, beaucoup me gratifiant dun « konnichiwa » jovial, la salutation nipponne durant la journée. Tous familles, groupes de randonneurs âgés, visiteurs doutre-mer et autres semblaient se payer du bon temps sur le volcan.
Deux heures furent toutefois nécessaires pour atteindre la Septième Station (3 010 mètres). À présent, la pente était un peu plus escarpée, mais je tenais toujours bien la distance. Tout à coup, une écharpe de brouillard se déroula, qui me priva dabord de la vue sublime sur les vallées, puis, très rapidement, de celle des talons rassurants de mon prédécesseur, pourtant à deux mètres, qui disparut soudain. Je pressai le pas, messoufflai, maccrochai
et débouchai finalement, sur le Ganso Nana-gome, le refuge où javais projeté de gîter la nuit. Petit dîner rapide avant de ressortir pour embrasser la vue réellement impressionnante 3 010 mètres au-dessus du niveau de la mer très haut, très loin par-dessus un océan de nuages.
Le matin vient tôt en montagne. Quatre heures sonnaient à peine quun employé me souffla à loreille : « Il faut vous lever, Monsieur, le soleil nattend pas. »
Je titubai vers la porte, mal réveillé. Mon haleine traçait des volutes blanches sur la nuit dencre froide. Mes yeux bouffis scrutèrent le lointain. Et bientôt un feston orange colora la nuit. A lest, le soleil dessina les contours du Mont Hoei, un petit cône de déjections volcaniques sur le flanc du Mont Fuji. Et là je compris que ma quête du Beau se trouvait enfin pleinement satisfaite.
|
|
||||||
|