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NIPPONIA No.21 15 Juin 2002
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Reportage spécial*
L’aquiculture au Japon
Les Japonais mangent énormément de produits de la mer, ils les veulent par conséquent bon marché, facilement accessibles et abondants. Des succès significatifs ont été réalisés dans l’amélioration des méthodes de pêche, les techniques de conservation, les canaux de distribution, et à présent, le marché demande des rendements plus élevés en aquiculture. Au terme d’années d’efforts, le Japon maîtrise actuellement une aquiculture du poisson qui est la plus perfectionnée au monde.
Texte : Torikai Shin-ichi, Crédits photographiques : Association japonaise pour la Culture des Pêcheries en Eau de Mer ; Institut de Recherche des Pêcheries de l’Université de Kinki ; Centre Municipal de Pêcheries de Nagasaki ; Association pour la Hêtrification du Mont Chokai
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L’aquiculture intervient désormais pour moitié environ dans la production des pêcheries côtières du Japon
L’élevage des poissons en eau de mer commença au Japon en 1927, dans les eaux très calmes de la Mer intérieure de Seto. Le projet impliquait tout simplement alors de tendre un filet en travers de l’entrée d’une crique étroite, afin d’y élever tranquillement les sérioles et daurades qui étaient restées emprisonnées. La crique, appelée Adoike, se trouve près de Hiketa-cho, dans la Préfecture de Kagawa, dans l’île de Shikoku.
Ce n’est qu’au milieu des années 1950 que fut entrepris un élevage de grande envergure pour piscidés marins en recourant à des filets délimitant dans la mer des “piscines” artificielles pour poissons. Dès cette époque, les techniques d’aquiculture devenaient suffisamment sophistiquées pour prétendre élever le poisson dans de vastes parcs sous-marins.
“Jadis, sériole, daurade et poissons plats étaient bien trop coûteux pour arriver sur la table familiale ordinaire, mais avec l’essor économique et le relèvement du niveau de vie après-guerre, ces espèces devinrent accessibles à beaucoup de monde. La demande en continuelle expansion aida énormément à développer l’industrie de l’aquiculture.” explique Inagaki Mitsuo, directeur à l’Association Japonaise pour la Culture des Pêcheries en Eau de Mer.
Les élevages de sériole et daurades se multiplièrent très rapidement dans les criques et les baies de la Mer intérieure de Seto, qui offrait des étendues d’eau relativement à l’abri du terrible danger des typhons. D’autres zones littorales de Shikoku et de Kyushu furent également exploitées car là aussi prévalent des eaux chaudes et calmes, paramètres capitaux pour la croissance rapide des poissons./div>
Selon Inagaki, pratiquement la moitié du poisson issu des eaux côtières japonaises provient actuellement de fermes d’aquiculture. La récolte totale de l’aquiculture marine du pays a atteint quelque 1.220.000 tonnes pour l’Exercice 2000. Chiffre à décomposer en 260.000 tonnes environ pour les poissons d’eau de mer des fermes d’aquiculture, le reste étant fourni par la conchyliculture, principalement l’huître et la coquille Saint-Jacques, et les algues telles que le wakame et le nori. Presque tous les poissons des fermes d’élevage marins étaient des sérioles (env. 150.000 tonnes) et des daurades (80.000 tonnes), les 30.000 tonnes restant se distribuant principalement entre les poissons plats (limande, plie, sole, etc.), tétrodons et chinchars rayés (shima-aji). Ces chiffres montrent que la sériole et la daurade — deux grandes favorites au Japon — sont les principaux produits de l’aquiculture.
À partir du moment où les alevins de sériole sont mis en bacs, il leur faudra dix-huit mois pour atteindre la bonne taille de récolte (soit 4 kg environ), tandis qu’il faudra deux ans à la daurade pour atteindre sa maturité commerciale (1.2 kg).
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Une ferme à daurades à Kushimoto-cho, Préfecture de Wakayama. Nourrie aux poissons vivants, la daurade prend trois ans pour atteindre sa taille commercialisable, alors que deux années suffisent lorsqu’elle est nourrie à la pâtée composite.
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Une ferme à sérioles à Numazu, Préfecture de Shizuoka. L’eau de mer à Numazu reste en deçà de la température idéale pour l’aquiculture, si bien que le poisson n’atteint jamais une grande taille. Par contre, sa chair est ferme et les consommateurs déclarent préférer sa texture croquante et sa saveur.
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